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Channel: Billets – Carnets de la violence verbale
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Vous avez dit féminisation des noms de métiers?

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Oui, précisément, et cela n’est pas nouveau. Les post du mois de novembre y référaient déjà. Et probablement l’idée d’améliorer l’égalité filles-garçons, passe par là… l’histoire de faire le lien entre les divers sujets d’actualités autour de la question. L’enjeu des territoires spatiaux et symboliques, et de leur répartition, est toujours au coeur de la problématique. La dernière illustration en date :


Sandrine Mazetier appelle Julien Aubert… par LeLab_E1

Dans son blog, que j’apprécie pour ses épinglages verbaux politiques (il propose de nombreuses vidéos), Le Lab politique, Thibault Pézerat relève l’évènement et commente:

“Quand Julien Aubert appelle Sandrine Mazetier “madame le président”, elle le rebaptise “monsieur la députée”

Par Thibaut Pézerat

| 16/01/14 – 16:23
GENDER ALERT – Certains y verront une énième illustration du machisme qui caractérise l’Assemblée nationale. D’autres y verront plutôt un échange amusant.

Mercredi 15 janvier, les députés débattent, avec Cécile Duflot, du projet de loi sur l’Accès au logement et à un urbanisme rénové. La vice-présidente PS de l’Assemblée Sandre Mazetier préside la séance. Le député UMP Julien Aubert est invité à prendre la parole.

Le député monte en tribune et commence son intervention par saluer Sandrine Mazetier, comme le veut la tradition : “Madame le président…”

Ce qualificatif n’est pas du tout au goût de celle qui se trouve au Perchoir, au-dessus de lui, et qui le corrige de suite : “Madame la présidente !”

Julien Aubert continue son discours sans prendre en compte la remarque de sa collègue, persiste et signe, cette fois-ci à l’adresse de la ministre Cécile Duflot : ” Madame le ministre, monsieur et madame les rapporteurs, chers collègues, je ne reviendrai pas sur l’ensemble du texte…”
La suite avec la vidéo :
http://lelab.europe1.fr/t/quand-julien-aubert-appelle-sandrine-mazetier-madame-le-president-elle-le-rebaptise-monsieur-la-deputee-12719

***

Le lendemain, lors de la Première séance du mercredi 15 janvier 2014, Julien Aubert revient sur ce fait. Voici l’extrait du compte-rendu officiel – extrait du compte-rendu intégral, disponible sur le site de l’Assemblée nationale. Les extraits vidéos suivent. On constate qu’ils ne permettent pas d’entendre ce qui se dit en dehors du micro. d’où l’intérêt d’avoir la retranscription pour ces prises de paroles.

Fait personnel

Mme la présidente. En application de l’article 58, alinéa 4 du règlement, M. Julien Aubert a demandé la parole pour un fait personnel.

Vous avez la parole, cher collègue.

M. Julien Aubert. Madame le président, hier a eu lieu la discussion générale sur le présent texte. La présidente de séance ayant décidé de lever la séance de l’après-midi à vingt heures, la discussion générale s’est poursuivie en soirée. Pour ma part, je suis passé vers vingt-deux heures trente, ce qui a chamboulé une partie de mes plans. Puis j’ai dû quitter l’hémicycle. J’ai été extrêmement surpris, pour ne pas dire choqué, d’apprendre que M. le rapporteur avait, à plusieurs reprises, cru bon de souligner que je n’étais pas resté en séance. Je remarque qu’aujourd’hui je suis venu pour assister au débat et qu’à de nombreuses reprises, lorsque je suis intervenu, on m’a expliqué que le sujet que j’abordais avait déjà été traité en première lecture et qu’on ne pouvait donc pas en débattre. Je ne sais donc pas quelle est la bonne attitude à adopter.

En tout cas, ce dont je suis sûr c’est que je ne suis pas l’un des membres de la commission les moins actifs. Je suis spécialisé sur l’énergie et je suis le dossier de la transition énergétique qui est un gros dossier. Nous avons tous une série de travaux à réaliser par ailleurs. Il se trouve que ce soir-là j’avais pris d’autres engagements. J’aurais aimé que M. le rapporteur ne m’utilise pas comme bouc émissaire tout au long du débat,…

Mme Audrey Linkenheld, rapporteure de la commission des affaires économiques. Non ! Ce n’est pas son genre !

M. Julien Aubert. …d’autant que je n’étais pas là pour me défendre.

Mme le président avait cru bon de m’interpeller en me disant : « Monsieur la députée, vous étiez la dernière oratrice inscrite », sarcasme qui, à mon avis, ne concourt pas non plus garantir la sérénité de nos débats…

M. Daniel Goldberg, rapporteur. Quand vous dites : Mme « le » président, vous ne la garantissez pas non plus !

M. Julien Aubert. …puisque cela porte atteinte à mon identité et surtout à l’impartialité de la présidence. Si la présidence souhaite arbitrer sereinement les débats, il ne faut pas qu’elle fasse de geste offensif ou agressif à l’égard de tel ou tel car cela ne conduit pas au respect de la présidence dont nous avons tous besoin pour que les débats soient courtois.

Mme la présidente. Quand vous dites : Mme « le » président, la présidente a la même réaction que lorsqu’on dit : Mme « le » député à une députée. Cela dit, je prends acte de votre fait personnel qui ne sera pas décompté de votre temps de parole.

La parole est à M. le président de la commission des affaires économiques.

M. François Brottes, président de la commission des affaires économiques. C’est aussi désobligeant de dire à la ministre « madame le ministre » que de dire à un député « monsieur la députée ». La formulation qui a été utilisée hier pour s’adresser à vous est une façon de dire que l’on ne doit pas dire « madame le président » quand c’est une femme qui préside ou « madame le ministre » quand c’est une ministre qui est sur les bancs du Gouvernement. Les choses sont claires désormais.

M. Julien Aubert. La présidente, c’est la femme du président !

***

Les vidéos sont visibles et téléchargeables sur le site de l’Assemblée
(Rubrique fait personnel, en fin de séance, menu déroulant en bas à droite)


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